Jean-Marc
Jean-Marc réalise un des ses rêves
Je suis un p'tit gars de 24 ans, natif de l'Ile Miscou, où je vis toujours. J'ai eu une très belle enfance. C'est à l'âge de trois ans et demi que mes parents se sont aperçus que j'avais de multiples problèmes de santé. Après maintes visites aux hôpitaux de la région, sans succès, j'ai dû être transféré à l'Hôpital Sainte-Justine de Montréal pour y découvrir que je souffrais d'arthrite rhumatoïde généralisée. Cette maladie provoque beaucoup de douleur dans les membres, ainsi que des raideurs excessives. Vers l'âge de 9 ans, j'ai eu une grosse crise d'arthrite qui aurait pu être très fatale pour moi, puisqu'elle avait commencé à attaquer mes organes. En plus, j'ai perdu près de quarante livres durant cette dure épreuve. À l'âge de 10 ans, j'ai dû subir une opération aux genoux et aux hanches. Je suis demeuré dans le plâtre durant quatre semaines à ne pas pouvoir bouger. Trois ans plus tard, j'ai fait une chute avec mon fauteuil roulant et je me suis fracturé les genoux. Je devais alors recommencer ma réadaptation. Aujourd'hui, grâce aux médicaments, je souffre beaucoup moins. Depuis six ans, je suis suivi par un spécialiste. Je suis en fauteuil roulant depuis quatorze ans et ce que les gens en pensent ne me dérange pas. Pour moi, c'est simplement un moyen de transport.
En mai 2002, j'ai obtenu mon diplôme universitaire en administration des affaires, option comptabilité, un de mes rêves qui se réalisait. Ce ne fut pas toujours facile, j'ai eu besoin du service de tutorat et les appartements adaptés étaient quasi inexistants à Moncton. Mes parents ont dû défrayer des coûts pour effectuer les modifications nécessaires dans mon logement. L'accessibilité aux installations adéquates pour les personnes handicapées dans les endroits publics doit être une priorité pour les gouvernements. Assez souvent, on retrouve une salle de bain dans un établissement pas toujours adéquate, des portes d'entrée principale non-automatiques et trop étroites ou encore un stationnement trop étroit pour y descendre une chaise roulante et lorsque tu veux te rendre à un établissement, il y a soit des pentes ou des escaliers.
J'ai réussi à surmonter les obstacles rencontrés durant ma vie grâce à la détermination, la persévérance, le courage de foncer et d'aller toujours plus loin et avec l'espoir que la vie est belle et qu'elle vaut la peine d'être pleinement vécue. Ma famille, mes proches, mes amis et les gens autour ont également grandement contribué à ma réussite. Je sais que je pourrai toujours compter sur eux.
J'accepte mon handicap avec les limitations que cela m'impose. Je ne peux pas faire les sports que je voudrais et je suis limité dans mes sorties. Par contre, je suis un p'tit gars normal qui a beaucoup d'amour et d'amitié à donner aux autres. Je suis plein d'ambitions pour l'avenir. J'aimerais retourner aux études pour compléter une maîtrise en administration ou en comptabilité, trouver un emploi convenable et comme la plupart des gens, je désire fonder une famille et la rendre heureuse. Aux personnes qui se sentent démunies à cause d'un handicap, j'aimerais vous dire ceci: "Gardez le sourire et vivez grandement. Dites vous que vous méritez de vivre une belle vie et que celle-ci est magnifique. Aussi, ne vous laissez pas désespérer par les gens qui rient de vous, car ceux qui rient des autres, ils ne sont pas mieux qu'eux!"
Je suis content d'avoir pu vous parler de mon vécu par l'entremise de ce bulletin. J'ai eu besoin d'aide et le personnel de VAPA a su répondre à mes questions et m'apporter le support nécessaire. C'est un service essentiel pour les personnes handicapées et on peut toujours compter sur eux. Les employés font un super de bon travail et je les encourage à continuer. On a besoin d'eux.
Témoignage 2002
